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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/205

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Jean n’a plus maintenant que des paroles aimantes à dire. L’orage est passé sans malheur.

— Alors, je vous ai surprise, ma cousine ?

— Dame !… Je suis seule et ne vous attendais pas à une heure fixe… Alors…

— Personne ne sait que vous êtes ici, Lucienne ?

Elle le regarde avec finesse. Attention à cet interrogatoire !

Il reprend grossièrement :

— Je voulais voir si vous étiez avec quelqu’un…

La voix féminine se fait sifflante et âcre.

— Croyez-vous, Jean, que je fasse la chasse aux hommes ?

Jean est fâché de ses propres paroles. Mais il persiste.

— Vous êtes irritable, Lucienne.

Attentive elle voit là une arme à utiliser.

— Naturellement, mon cousin. Est-ce que je peux penser à d’autres que vous ?

Le mot ne porte pas. Jean n’est pas encore assez amant pour aimer les compliments des femmes. Il rétorque :

— Ma cousine, je ne suis pas beau et séduisant au point de croire qu’une jolie femme me choisisse comme sujet de ses pensées.

— Vous avez peut-être tort, Jean.

— Peut-être ?… Mais dites-moi donc pour-