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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/233

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Le jour commençait de poindre lorsque avec précaution Jean Dué entr’ouvrit la porte de sa maison. Il monta l’escalier avec lenteur.

Lorsqu’il fut enfin dans sa chambre, il regarda son lit comme s’il ne l’avait jamais vu. Soudain, il se souvint que quarante-huit heures plus tôt Lucienne s’était couchée dedans. Alors il se dévêtit hâtivement pour retrouver l’image du corps chéri.

D’abord il ne put s’endormir. Une hallucination trop précise le crispait. Mais cette hallucination, à force de se prolonger, devint hypnotique et il sombra dans un sommeil agité et tumultueux.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À huit heures moins vingt Jean Dué s’éveilla. On frappait à sa porte. Il cria :

— Ça va ! J’y vais |

D’un bond il sauta à terre et s’habilla. C’était trop tard pour passer sous la douche. Il aurait pourtant eu grand besoin de se tremper un peu. Il avait la bouche amère et râpeuse. Comment se fait-il que l’amour vous donne si mauvaise bouche ? Il se hâta. En bas il dévora hâtivement son chocolat et se précipita aussitôt vers le lycée. Ses parents n’étaient pas encore levés et cela lui plut. Quand il reviendrait du lycée, toutes traces de sa nuit seraient effacées.