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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/96

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pour échapper à cette mégère… Au fond, sa cousine l’appelait…

Comme, somnolent, il tentait cependant de classer ses idées, il vit le chocolat fumant, sur le guéridon de nuit, dans une tasse bleu et or. Il comprit que la bonne n’avait pas voulu l’éveiller, et il en fut heureux, sans raison.

Rapide, il endossa un pyjama, mit des sandales, et monta avec la tasse retrouver Lucienne.

En le voyant elle poussa un cri émerveillé.

— Ma cousine, il ne faut pas crier comme cela.

— C’est ce costume, Jean !…

— Hé bien. Il n’est pas joli ?

— Si, certes. Je n’ai jamais vu d’homme habillé pareillement, de toutes les couleurs.

— Je l’espère bien, Lucienne !

Elle devina l’ironie et son front se plissa.

— Mangez, Lucienne !

Elle regardait tout avec stupeur.

— Allez, Lucienne, ne restez pas à bader ainsi. La camelote va refroidir.

Elle le regarda avec des yeux pleins de reproches.

— La camelote ?

— Oui… Que diable ! c’est on ne peut plus banal tout ça. Vous savez bien ce que c’est que du chocolat.

— On voit que vous êtes habitué…