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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/122

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gouverner — peut-être — mais surtout à conquérir.

On était toutefois assez bien renseigné à Rome sur la Gaule méditerranéenne. Déjà, tout le littoral était de fait romain. De là, des marchands remontaient donc sans cesse trafiquer vers le nord. Par eux, par des voyageurs, et par des soldats, César aurait pu dresser un plan de conquête, ou tout au moins d’exploration. Mais c’était un homme de premier jet. Tout ce qu’il tenta, durant sa vie, par des travaux à longue échéance échoua ou ne réussit qu’à demi. Il se méfiait des calculs…

Plus tard, il se décida en une heure à passer le Rubicon, et partit ainsi de Brindes pour la côte grecque, où il devait vaincre Pompée dans des conditions plus déraisonnables encore, sans approvisionnement et sans sûretés. Pharsale reste même une bataille incompréhensible, tant le primesaut des mesures prises par César paraît, de loin, attentatoire au bon sens. Mais l’homme avait un merveilleux ressort, une intelligence rapide, une volonté indéfectible et des dévouements aveugles autour de lui. Ce fut, durant toute sa vie, avec ces armes-là que César agit. S’il frôla cent fois le désastre, il sut toujours, sauf aux Ides de mars, l’éviter à point. Il