Aller au contenu

Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117

n’aurait jamais, comme Crassus, été se faire égorger en Arménie, pour montrer simplement qu’il n’avait pas peur. L’idée ne lui serait vraiment pas venue non plus de fuir, même vaincu, à la façon de Pompée, se faire couper la tête par des eunuques d’Égypte. Il avait ces qualités rares de premier jet défini et sage qui permirent aux Doges de créer la force vénitienne ; et dont manqua ce César sans génie : César Borgia.

César avait confiance en soi. L’amour du plaisir, et du plus absorbant : le plaisir sexuel, ne diminua jamais la merveilleuse tension de ce magnifique organisme. Il savait comment Lucullus, qu’il aimait admirer, avait étendu la puissance romaine en s’enrichissant fabuleusement. Il suivrait cette voie-là. Le triumvirat lui assurait l’approbation du Sénat. Quand aux contingences, il verrait sur place !

Il est possible que s’il eût connu la population gauloise, son énergie et sa combativité, les difficultés du pays, les ressources qu’il dérobait à l’envahisseur, enfin l’importance réelle de la population, César ne se fût point risqué, avec un total d’hommes qui ne dépassa jamais quarante mille, dans un grand pays de vingt-cinq millions d’habitants. On ne sait…