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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/133

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Dans les marais et les forêts, les légionnaires infatigables s’enfonçaient d’un pas régulier. Les soldats de César, autant les fils de la Louve que les Gaulois enrôlés, les Germains et même des sémites venus d’Afrique par l’Ibérie, étaient tous d’étonnants guerriers. Le casque attaché derrière la nuque sur le haut paquet de bois, d’outils et d’aliments, ils allaient impassiblement dans l’atmosphère humide et automnale. Devant le gros, les éclaireurs, toujours Grecs ou Siciliens, précédaient encore une avant-garde de six cohortes prêtes au combat. Tous marchaient avec soin en ce pays plein de dangers. César suivait les cohortes, avec ses lieutenants familiers et les aigles. Labiénus, déjà propensé à le trahir, venait de partir pour Rome ; mais Mamurra, éphèbe gracile et souriant, Titus Postumius, Marcus Antonius et Marcus Servilius, soldats dévoués et malins, chevauchaient derrière lui.

Le Proconsul avait déjà ce masque creux et énergique qu’immortalisera la statuaire. Sous un nez mince et aquilin, la bouche se tordait avec une constante expression de mépris et d’ironie. Le front était haut et chauve. Deux plis descendaient des temporaux aux commissures, dénudant les muscles masseters, toujours tendus, et les pommettes.