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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/134

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César s’en allait en rêvant, la face immobile et les yeux fixes. Son vêtement le « paludamentum » était couvert d’une chaude robe grecque flottant sur l’échine de son cheval, et que tenait une courroie autour de ses hanches. Sa cuirasse était derrière lui, sur la selle, avec le sceptre d’ivoire et l’aigle.

Les bordures d’or de la toge apparente sous la robe et les chaussures haut lacées à dessins rouges désignaient seules en lui le grand chef.

Derrière César venaient cent mulets porteurs des tentes et des matériaux nécessaires pour le dressage d’un camp. Le camp romain était en effet une ville, avec ses murs de bois, ses portes et ses tours de guet.

La nuit tombait. Les légionnaires cheminaient lourdement. On entendait leur pas net, dans son martellement écrasant et continu…

Un éclaireur apparut soudain arrêté sur un talus, levant la main vers le ciel pour attirer l’attention. César sortit des rangs et gagna le bord de cette voie à peine tracée, où pourtant l’ornière des chars gaulois se lisait. L’éclaireur laconiquement exposait la rencontre avec un groupe ennemi exterminé, dont un chef. Se penchant, il prenait alors au sol, par des cheveux, une tête dégouttante