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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/15

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« tyran », le satrape, le proconsul de jadis, et les chefs de gouvernements modernes. Un abîme… qui laisse toutefois apparaître des ressemblances trop certaines et parfois d’effrayantes identités.

Il existe en effet un fond d’instincts et d’impulsions, de goûts, d’orgueils, de désirs et de violences passives, une façon de se juger en fonctions des masses, une attitude spirituelle devant la vie, qui rendent strictement superposables, malgré mille différences, les personnages politiques de jadis et ceux qui vivent sous nos yeux.

Il faut même, ici, dire : Hélas !…

Et me voici parvenue à César. Cet homme a pris dans l’histoire cent masques magnifiques ou affreux, hors la commune mesure. On en a fait un symbole. Il me sera permis de le ramener à sa stature authentique :

Car César fut d’abord, et même exclusivement, un homme. Je l’ai décrit tel. En soi, rien, sinon d’heureuses et harsardeuses contingences où il ne fut qu’un joueur chanceux, ne justifie sa gloire immense et les fastes de son immortalité. Il a, simplement, réussi…

Un homme est un compost de qualités, qui