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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/16

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d’ailleurs changent parfois de signe, et de tares, quelquefois précieuses.

César fut ainsi : Sexuel surtout, et passionné pour les femmes — pour aussi les garçons — il s’humanisa un peu plus, de ce chef, et j’attribue infiniment de vertu à ses vices. Ses qualités sont de la plus commune mesure.

Cupide, il sut être parfois puissamment généreux. Cruel, il fit souvent grâce. Sceptique, il sut oublier tant de dogmes qui aident les férocités sociales à se manifester. Contradictoire, il évita donc ainsi de se tromper systématiquement.

Il fut hésitant, vaincu souvent, plein d’idées généreuses et contraint de renoncer à les réaliser. Il abonda également en conceptions absurdes ou médiocres. Ici, on reconnaîtra l’homme politique contemporain et peut-être celui de tous les temps…

Cette vie de César est pleine de scènes brutales, scandaleuses, lubriques et mélancoliques. En cela surtout, je dois l’avouer, elle me paraît vraie et humaine. Les grands hommes trop dignes furent des hypocrites ou des sots.

J’irai même jusqu’à dire qu’elle s’atteste,