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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/153

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rion alors demanda que César et Pompée quittâssent ensemble leurs commandements. Le Sénat approuva encore. Marcellus irrité voulut aussitôt faire déclarer César ennemi public. Il affirmait qu’en cas de refus il déclarait seul la loi martiale et nommerait Pompée dictateur. Le Sénat se tut. Il aurait assez aimé voir Marcellus prendre toutes les responsabilités d’un tel coup d’État, mais en redoutait trop les suites pour donner un blanc-seing même à ses amis. Comme toutes les assemblées délibérantes, il aimait à être violenté dans les cas difficiles.

Pompée fit enfin connaître qu’il ne renoncerait pas à son Proconsulat devant les menaces d’aventuriers à la solde de César. Il croyait surtout pouvoir désagréger l’armée de son ennemi parce qu’il venait d’acheter Labienus.

Rome commença de trembler. Les familiers du Proconsul des Gaules tenaient de longs et menaçants conciliabules et s’achetaient des amis qui circulaient en armes dans les quartiers plébéiens.

Pompée, assuré de disposer des Pouvoirs publics, du Trésor, de l’Armée, du Sénat, des magistrats élus et d’une popularité ferme, ne céderait pas, on le savait. Tous les hommes politiques romains se sont certes perdus