Aller au contenu

Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150

Quant aux intérêts majeurs de la société, il était assez difficile à Pompée de prétendre qu’il les défendait exclusivement, car de toute évidence, il voulait soumettre César à des lois qu’il ne respectait point. Mais il paraissait improbable que César, avec son équipe de soldats jouisseurs et faméliques, fût vraiment l’homme providentiel destiné à faire régner un ordre que n’avaient point créé les dictatures de Marius, de Sylla et de Pompée même.

Où était l’intérêt public ? Il apparaît, dix-neuf siècles après l’aventure, bien difficile encore à saisir. Les rouages de la République, faussées depuis soixante ans, ne fonctionnaient plus que par à-coups. Chacun prétendait y remédier à sa façon, mais nul ne peut dire quel était d’avance l’homme le meilleur et le plus qualifié pour le faire…

En tout cas, César, dans les premiers jours de janvier, dut connaître des heures sombres. Toute sa vie politique, commencée à seize ans, il y avait déjà trente-quatre années, venait buter à l’obstination orgueilleuse de ce Pompée.

Le premier janvier, Pompée commença cependant les levées de troupes et il harangua les sénateurs. Cicéron arriva le 4 et tenta encore une conciliation : César tenterait quoique absent de se faire élire Consul et