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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/178

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en souverain dans la capitale du monde… Si la force d’âme et l’inflexibilité devant les arrêts du destin étaient, certes garants du succès final, Pompée aurait dû triompher. Mais la « chance » est plus forte que les volontés, que l’intelligence et que même la force. Et Pompée était désormais marqué pour le malheur.

L’illusion du vaincu dura peu. Après un périple vain autour de la Méditerranée, il allait débarquer en Égypte quand il fut invité, devant Peluse, à rendre visite au roi Ptolémée XIII. Pompée, qu’une existence toute consacrée à la guerre et à la politique avec les hommes d’Afrique ou d’Asie eût avertir du danger, descendit néanmoins seul dans une barque qui devait le mener à Ptolémée. À peine y fut-il qu’un eunuque égyptien l’abattait d’un coup de poignard, et, du vaisseau romain, sa femme, Cornélia, qui dix ans plus tôt avait été la maîtresse de César, put voir les esclaves de Ptolémée couper la tête du vaincu de Pharsale, de celui qui l’année précédente était le véritable roi sans couronne du bassin méditerranéen.

 

Ici apparaît cette reine Cléopâtre qui joua un rôle étonnant dans la destinée de César et de son familier Marc-Antoine. C’est pour