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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/200

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impudente, qui partageait l’amour de César avec la ville aux Sept Collines et parfois la lui avait fait oublier.

Enfin, apparaissait Caïus Julius César lui-même, après ses licteurs portant les faisceaux couronnés. Il était entouré d’une garde de cent jeunes filles marchant en deux rangs, de chaque côté, dont l’un jouait de la flûte et l’autre chantait l’hymne à l’Impérator divinisé.

Elles étaient vêtues d’un khitôn grec écarlate fendu à gauche jusqu’à l’aisselle et qu’en nomme « skhistos ». Une ceinture de bronze souple cernait leur torse sous les seins comme un ceste. Toutes portaient à cette ceinture un médaillon, représentant la Déesse, et qui s’étalait sur le ventre. Leurs chevelures étaient flottantes et au son des flûtes, elles dansaient gracieusement en marchant. À chacun de leurs mouvements, le khitôn s’ouvrait et l’on voyait leurs formes harmonieuses, nues de tout pelage et polies comme les cuirasses des soldats.

César, droit et orgueilleux, regardait loin devant lui le long cortège ondulant par les voies romaines. Deux hommes à pied tenaient en main ses chevaux blancs. Le char léger, rond comme une barrique, à timon unique et doré, était incrusté de nacre et