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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/208

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Russie… Ainsi s’agissait-il, au fond de l’affaire, du contraire de l’apparence…

Il apparaît nettement que Sylla, quoique Dictateur et poussant l’absolutisme à un degré strictement impérial, ne voulût point détruire la structure républicaine de l’État romain. Sylla travaillait pour l’aristocratie qui était conservatrice. Mais ce conservatisme était républicain.

Lorsqu’il vint au parti conservateur, après la rupture du trumvirat causée surtout par la mort de Crassus chez les Parthes, Pompée fut choisi par le Sénat comme digne d’exercer une dictature absolue. Or il ne semble point douteux que, le mot roi (rex) mis à part (les Romains le haïssaient), Pompée ait eu le désir d’exercer un pouvoir monarchique. Mais l’eût-il fait pour sauvegarder les bienfaits équilibrés de la constitution républicaine à demi-ruinée, ou pour finir de les détruire ? On ne sait. On l’ignore même pour César qui disposa du pouvoir absolu.

Le Sénat conservateur aurait en tout cas accepté de Pompée ce qu’il ne voulait point de César et que Sylla refusa.

Il est facile en effet de voir que César restait, au faîte de la fortune, toujours suspect de démagogie devant le patriciat, tandis que Pompée était incapable, même quand il