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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/211

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De ce chef que les patriciens romains ne voyaient que deux issues à la situation politique du temps, et qu’ils ne voulaient de l’une, l’annulation des dettes, à aucun prix, ils devaient chercher à réaliser l’autre, coûte que coûte. Lorsque Octave apparut, ils le poussèrent donc à l’empire parce que c’était bien au fond une mise en esclavage de tout le peuple romain.

Hors cette solution au problème des dettes, il leur eût fallu accepter de voir abolir d’un coup cette immense quantité d’hypothèques, et de reconnaissances, dont la disparition ruinait leur caste autant dans ses richesses que dans son prestige. C’eût été un prodigieux bouleversement. Rien n’indique qu’il pût d’ailleurs nuire absolument à la civilisation. Il rendait, en tout cas, impossible le développement futur du christianisme.

César, donc, dès qu’il fut à Rome et chercha à rétablir l’ordre, fut suspecté par ce peuple, qui aurait voulu tout de suite de gros avantages palpables, sans chercher à savoir où ils seraient pris, et par la noblesse qui voyait des atteintes à ses droits derrière tout ce que César désirait tenter, parce que, surtout, le respect des syngraphiæ n’y apparaissait pas. Lui se sentait assez mal placé entre deux hostilités, l’une forte et secrète, l’autre