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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/237

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impatiemment son maître, dont la présence était nécessaire.

César se leva alors, demanda sa litière basse et s’y étendit. Quatre esclaves gaulois la portaient. Elle était de bois rare, couleur de rose, incrustée d’ivoire et une grecque d’or en suivait les courbes.

Les porteurs de la litière se dirigèrent par le temple de Castor. César ne se faisait plus suivre par ses légionnaires espagnols comme jadis. Au début de sa dictature, il avait eu une garde de vingt vétérans, puis de cinq. Ensuite, il s’était contenté d’un chef de cohorte. Mais celui-ci était précisément, ce jour-là, parti porter un document confidentiel à Marc-Antoine.

César fut seul avec les quatre porteurs celtes. Ils lui étaient dévoués. Devant le temple de Castor, la litière tourna et passa le Vicus Tuscus. On frôla les échafaudages de la Basilique Julia, où l’on travaillait depuis dix-huit mois. Les colonnes de marbre rose et noir, avec des victoires dorées, étaient déjà levées devant la façade violette et les cintres pourprés des fenêtres. César songea que sous peu peut-être, on inaugurerait ce magnifique monument construit par lui et à son nom.

Il passa devant le temple de Saturne et tourna dans le Vicus Jugarius où les jardins