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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/254

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Il n’y a pas de commune mesure entre la pensée païenne et la nôtre, tout imbibée de christianisme. Un ambitieux à Rome ne ressemblait pas à un ambitieux de nos jours, ni un homme riche à un de nos riches. Il faut comprendre cela pour suivre le déroulement des existences curieuses qui figurent ici.

L’épargne au sens moderne n’existait point non plus ni la fixité des valeurs financières. Rien n’était en devenir, mais tout en acte. Et cela explique que les possédants fussent toujours occupés à recréer leur richesse. De même, l’ambitieux était limité sans cesse par des ambitions égales et également agressives. Enfin, son désir, par l’incertitude pratique qui l’entourait avait la forme d’une sorte de religion. Car il faut bien comprendre que César, conquérant de la Gaule, n’a en réalité jamais bien su comment elle était faite, et le monde connu d’alors restait une sorte de mystère qui permettait toutes les conceptions impériales en leur enlevant ce sens de la spoliation qui est une conquête de la géographie moderne.

Cela explique aussi l’insatiable ambition de Cléopâtre.

Au demeurant, une sorte d’orgueil de race et de langue, qui par chance nous est devenu étrangère — quoique on se soit efforcé de