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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/33

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timide avec des audaces inattendues. On reconnaissait volontiers sur ses traits la Vénus sculptée nue près du figuier de Romulus, sur l’autel même qui devait être un jour le temple de César.

Il n’avait pas atteint sa neuvième année, quand, un jour, tandis qu’au bain Claudia Appia, amie de sa mère, l’embrassait ardemment, il connut soudain son premier émoi sensuel…

Ses yeux étaient noirs, ses mains petites, sa figure sérieuse, mais féminine. Il aimait à s’entendre louer, sa faiblesse apparente cachait une grande énergie.

 

À onze ans, César fut enlevé aux femmes et cessa d’être mené aux Thermes. Sa mère omit de l’embrasser et de le caresser désormais. Il fallait qu’il devînt un homme.

On lui donna un professeur grec : Philodème, qui lui enseigna conjointement l’art de la guerre et celui de l’éloquence, car il avait été avocat à Athènes et soldat à Chypre. Mais le Grec avait des mœurs relâchées. Même il fut surpris un jour à enseigner au jeune Caïus tout autre chose que l’utile. C’est une servante, Rhoé, esclave au poil pâle venue des bords du Pont-Euxin, qui dénonça la scène. Philodème fut chassé à coups de