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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/43

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rires, les légionnaires parfaitement heureux reprirent leur chemin. Cette leçon servit César et le guida jusqu’à sa mort. Jamais il ne put croire désormais à l’incorruptibilité de personne.

Il s’embarqua à Ostie. Le fameux voyageur Æmilius Strabon, père du géographe, et ami de Cinna, lui avait remis un parchemin scellé qui devait l’introduire dans la familiarité de Nicodème, roi de Bithynie. D’ailleurs, le Grand Pontife, Metellus Pius, auquel il devait succéder dix-neuf ans plus tard, avait aussi chargé le jeune Caïus Julius César d’effectuer, selon un rite périmé, mais toujours valable, une cérémonie propitiatoire au Jupiter bithynien, dispensateur des vents heureux dans la mer Égée. Son temple était au bord du fleuve Psittis.

Ainsi, le dernier fils de l’illustre famille des Jules fuyait sa patrie avec assez d’experte finesse pour apporter toutefois, aux rivages lointains, des prestiges de prêtre et de diplomate.

Il avait dix-huit ans.

Le voyage pour la Bithynie dura vingt jours. Le bateau était léger et les rameurs lents.

César fut malade au début et il craignit d’occasion la rencontre de ces pirates que la