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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/44

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disparition des flottes athéniennes laissait depuis peu foisonner dans la Méditerranée. On allait d’île en île. Rarement, on jetait l’ancre dans une baie pour passer la nuit. Le plus souvent, on tirait le bateau sur une plage, au soleil couchant. Équilibré par ses deux quilles latérales, il se tenait droit, et la mise au flot, le lendemain, se faisait en quelques minutes.

Enfin, on atteignit la Propondide. Le navire séjourna deux jours à Byzance, puis on suivit le rivage de la mer jusqu’à Nicomédie, où César débarqua. Nicomède, fondateur de la ville, était alors à Calpé, sur le Pont-Euxin, et grand marché d’esclaves scythes. En son absence, César n’en fut pas moins traité comme un prince par Nicodias, frère du roi. Le pays lui plut. Bientôt il s’habilla en cappadocien, avec la robe traînante et cet air languissant qui sied si bien aux femmes d’Orient. C’était d’ailleurs d’une diplomatie subtile…

Nicomède était un homme de haute taille, cordial et savant, qui mélangeait le sang grec et le sang arménien. Il ne put dissimuler sa surprise que la ville toute-puissante, Rome, envoyât au loin de tels adolescents comme représentants. Il traita toutefois César royalement, dans son palais, et il