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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/49

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et il se trouva vite renommé à Rhodes pour la perversité de ses plaisirs.

Sa parole était sèche et affirmative, il aimait les jeux athlétiques, et, quoique d’aspect débile, excellait à tout ce qui demandait adresse ou promptitude. César semblait toutefois bien taciturne aux adolescents de son âge. En effet, sauf dans le vin, il parlait peu, faiblement et d’une façon saccadée, mais, au vrai, saisissante. Les femmes le craignaient comme un ennemi de leur sexe. Méditatif, il songeait sans répit au grand problème de sa destinée. Comment un patricien pauvre, mais ambitieux et intelligent, pouvait-il espérer gravir à Rome les marches du pouvoir, sans cesser de rester fidèle au souvenir de Marius ?

 

C’est peu après le début de l’an 677 que César abandonna Rhodes. Comme ses camarades lui demandaient le but de son nouveau voyage, il dit qu’il rentrait à Rome. On le crut fou. Sylla, bien qu’ayant résigné sa dictature, était encore le vrai maître et sa cruauté demeurait active. Nul ne semblait, d’ailleurs jusqu’à sa mort, de taille à discuter cette autorité absolue, basée sur des massacres qui eussent dû terrifier pour un siècle le peuple romain.