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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/55

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accompagnait César, qui le protégea même contre une ruade, lorsqu’il descendit de cheval pour se rafraîchir sur la Via Appia, tout près du tombeau de celle qui avait aimé le dictateur mort. L’énorme tour, gardienne des mânes de Cæcilia Metella, veuve d’abord d’Æmilius Scaurus, prince du Sénat et charbonnier, puis épouse de Sylla, s’étalait, au bord de la route, semblable à ce qu’elle serait encore deux mille années plus tard. Une auberge offrit à César ce vin du Latium qu’il n’avait pas bu depuis six ans. Or, tandis qu’il traversait ensuite le chemin, il vit un cavalier, à deux pas, faire cabrer et ruer son cheval. Sans Optimus, l’esclave, qui l’écarta d’une bourrade, c’en était fait du dernier descendant de la famille des Jules et des César. Le jeune homme comprit alors qu’il lui faudrait désormais surveiller tous ses pas et les pas de ceux qui croiseraient sa route. Il avait reconnu dans le cavalier un client des Pompéii, et le cheval vicieux portait au garrot, marqués au fer, les deux S opposés dos à dos qui sont la marque du bétail, chez Pompée.

 

Un mois passé à reconnaître les siens, à écouter leurs conseils, à épier les indices qui devront le guider désormais, et César com-