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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/56

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mença d’agir. D’abord, prudemment, sans se montrer, et pour se concilier le peuple, notoirement, les habitants des quartiers voisins de sa demeure, il fit des distributions de blé. Son père, malade, dépensait peu. Aurélia Marcia, toujours coquette, agissait au gré de son fils. Astucieuse, elle trouva à Caïus un commanditaire politique. C’était le vieil Æmilius Albinus. Immensément riche, propriétaire d’un tiers de la Gaule cisalpine, le sénateur détestait cordialement Pompée qui lui avait enlevé peu auparavant une exquise esclave, délices de ses jours las.

Grâce à Æmilius Albinus, César acquit, par ses générosités, un renom facile d’ami du peuple. Pompée, alors en Espagne, où il guerroyait contre Sertorius, fit surveiller ce débutant qu’un rien de froideur desservait. Il pensa que la meilleure façon de l’attacher fût encore de lui faire octroyer quelque magistrature délicate. César, lui-même, voulait d’ailleurs acquérir une autorité matérielle. C’est ainsi qu’en 678 de Rome, il fut élu Tribun militaire, avec l’appui de Marcius Philippus, sorte de « grand électeur » qui soutenait à la fois Pompée et Cæcilius Metellus, homme consulaire.

Au début de 679, Cornélia, la douce épouse qui, six années, avait attendu son mari parti