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pour la Bithynie, mourut d’un mal de langueur. Le mois suivant, ce fut le tour de la veuve de Marius, Julia. Elle était tante de César. Le jeune tribun voulut alors tenter une grande manifestation politique à l’occasion des obsèques.

En plein champ de Mars, devant un buste de Marius, porté par quatre amis de sa famille, il prononça un violent discours contre Sylla, dont la mort était récente et la garde prétorienne encore groupée à Tibur.

Le Sénat bouillonna le lendemain. Autour de la Curie, une foule compacte attendit les maîtres de Rome, que semblait viser le jeune et orgueilleux Tribun militaire, lorsqu’il disait :

« Seul les amis du peuple ont ici le droit de parler au peuple. Ceux qui se sont alliés à une infâme dictature pour asservir les Romains seront châtiés par le peuple. »

Mais au Sénat, de subtils politiques intervinrent pour éviter qu’on ne fît la popularité du jeune César en le condamnant. « Voulez-vous une nouvelle guerre civile ? demanda Cornélius Rufinus, qui, depuis, fut consul. Si oui, attaquez cet adolescent et faites de lui un de vos irréductibles ennemis. Il vous en châtiera un jour. Avez-vous vu avec quelle énergie il réclame la restauration