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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/65

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dictature. Il avait les hommes pour l’exécuter. Mais comment concilier l’affection que le peuple portait à César avec son entrée dans une entreprise qui mènerait au pouvoir le plus gros et féroce propriétaire d’immeubles à loyer que Rome connût ?

Le complot resta pendant, en attente d’une heure favorable, que César, expertement, sut toujours reculer…

Le temps passait toujours. Entre le Forum, la Curie, les jeux de cirque, les Bourses romaines, le Champ de Mars et les fêtes innombrables où il faisait acclamer son nom, César vivait, attentif à tout, curieux, passionné, mais haï du Sénat, et ne pouvant jamais trouver à jouer un de ces rôles magnifiques qui vous créent d’infrangibles amitiés. Il soutint sans succès les fameuses lois Manilia et Gabinia qui eussent créé un impérium maritime dont un homme habile, ensuite, pourrait s’emparer… En 686, il tenta, enfin, à trente-deux ans, de se faire élire Édile. Il fallait dépenser des sommes immenses, mais on pouvait espérer plus tard le Consulat. Il emprunta un million de sesterces à Atticus et un peu plus à Crassus, puis dépensa tout à la fois.

Ce fut un scandale au Sénat. Ni Scaurus, ni Lentulus, ni Lucullus même n’avaient fait