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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/88

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blonde comme une athénienne, elle portait les vêtures du Péloponnèse. Son élégance était renommée. Elle s’intéressait d’ailleurs beaucoup aux choses de la politique.

 

Ardente et ayant déjà eu des aventures, Pompéia subissait toutefois sans joie la surveillance d’Aurélia, mère de César, qui ne put lui interdire d’aimer le fameux Clodius.

Clodius fut l’amant de Pompéia. Mais le propre de ces amours romaines était de pousser leurs héros au défi toujours plus audacieux des coutumes et des usages. Pompéia qui présidait aux rites de la Bonne Déesse, religion assez semblable à celle d’Astarté, conçut donc un jour, quoique les hommes ne dussent jamais assister aux Mystères, d’y amener Clodius et de l’y « divertir ».

Et ce projet cocasse ravit Clodius, lorsque sa maîtresse le lui exposa, après une scène passionnée qui avait eu pour témoin le Jupiter du Temple des Lares. Là, en effet, Pompéia, Romaine dépourvu de scrupules religieux, et Clodius, athée élevé en Grèce et qui se livrait aux plus joyeuses plaisanteries sur les apotropéens, se réunissaient chaque jour, malgré Aurélia. Parfois, ils s’amusaient avec une adolescente, fille de l’augure