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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/92

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nerveuses. Une autre femme, souple et svelte, sauta à son tour : Clodius.

Dans la lumière fumeuse et dansante, les deux êtres semblables : faces fardées, regards soulignés d’ombre, bras nus et hanches serrées dans la stola couleur de miel, évoquaient bien les salaces secrets de la Déesse. Le nègre s’effaça. Autour de la litière une ombre compacte s’épaississait, trouée vers le forum par la lueur des torches accompagnant d’autres litières qui venaient lentement. Clodius alors, se penchant vers sa sœur, la baisa ardemment aux lèvres. Ils s’enlacèrent tous deux, et les esclaves de la litière riaient confusément.

Ils pénétrèrent en se tenant par la taille dans la demeure de César. La litière remonta vers la droite pour se garer dans le jardin attenant. Derrière Clodius et Clodia, la porte se referma alors avec un bruit sourd. Le nègre disparut. Un parfum violent régnait. Les arrivants étaient dans un couloir à tapis épais. Les détours complexes, avec des angles et des rétrécissements se succédaient, comme dans toutes les demeures romaines, qu’il est, pour cela, si difficile d’envahir en force.

Une lampe à chaque tournant, suspendue au plafond, indiquait la route et Clodius s’amusait éperdument.