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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/91

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femmes y avaient succombé. D’autres, mutilées ou blessées au cours de la folie érotique qui terminait les mystères de la Bonne Déesse, avaient, autour de ce rite religieux, fait régner la terreur.

Au surplus, cette terreur n’atteignait ni Clodia ni Clodius.

 

Il faisait nuit depuis peu d’instants, lorsque, venue de la voie Sacrée, une litière basse, portée par huit eunuques syriens, s’arrêta devant la porte gauche de la Régia. Un des esclaves frappa sur une demi-sphère d’airain placée au-dessus de la porte. Son marteau fit retentir les échos du quartier silencieux. Trois coups, puis un, puis un carillon terminé par un choc violent.

L’huis de la demeure, où régnait seule, à cette heure, la femme de César s’ouvrit enfin. Un nègre parut, sous la lueur des torches que levaient les deux premiers porteurs de la litière. Il fit un signe triangulaire en prononçant une phrase archaïque. Clodia sortit son buste par le côté de la litière et compléta la formule d’un mot.

— Entre ! dit le nègre.

Clodia se posa légèrement à terre. À la lueur rougeâtre des torches, on vit ses jambes