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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/96

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dans l’atrium où l’on rendait hommage à la Bonne Déesse. Ce serait à lui de veiller pour éviter les contacts trop précis. Il leva la lourde portière, se trouva dans le couloir et avança doucement. Il avait vraiment l’air d’une femme lasse, avec son déhanchement, ce torse étroitement serré dans la stola qu’il tenait collante, et l’air à la fois insolent, ironique et voluptueux qui fut toute sa vie le sien. Il franchit la plus grande partie du couloir. Il arrivait à l’entre-colonnement au delà duquel s’ébattaient les dévotes de la Bonne Déesse, et déjà, entrevoyant tant de corps nus aux postures animales, sentait naître un désir viril en lui. Soudain, une esclave de Pompéia se dressa devant lui. On n’avait introduit personne depuis longtemps, d’où venait cette femme-là ?

L’esclave dit :

— Salut à toi. Que désires-tu ?

Ainsi elle posait une question captieuse, pensant que la survenante pût être l’esclave d’une femme arrivée depuis longtemps et revêtue d’habits apportés ou pris dans une litière. Mais Clodius, ardent et violent, ne comprit pas la question. Il répondit :

— Salut à toi. Par Hercule ! je suis avec toutes ici.

Le juron : par Hercule, n’a jamais été fami-