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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/97

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lier aux femmes, à Rome. L’esclave dévisagea cet être étrange d’aspect féminin, mais qui parlait si virilement. Ouvrant sa vêture, courte et jetée à même sur la peau, elle répéta en riant :

— Par Hercule, vois donc ceci !

Clodius fut pris au piège. Il étendit les mains et prit les deux seins rigides de l’esclave, comme seul un homme prend les seins d’une femme. Elle se pencha alors et d’un geste prompt vérifia qu’il était mâle.

L’esclave se dégagea alors, terri fiée, en regardant Clodius avec un hoquet d’épouvante. Un homme ! oser s’introduire chez le Pontife le jour où se fêtent les mystères de la Bonne Déesse ! Et elle se rua dans l’atrium en criant :

— Un homme ! Un homme !

Ce fut comme si Jupiter avait laissé tomber sa foudre sur la maison de César. Trente femmes se levèrent. Les unes se vêtirent et tremblèrent, mais d’autres, énergiques, se précipitèrent, nues, vers le couloir où Clodius fuyait éperdument.

Clodia, qui adorait son frère, arriva la première. Elle connaissait les aîtres. Une porte, près de l’entrée close, menait à la cour séparant le gynécée de l’immeuble occupé par César, ses secrétaires et ses courriers. Le mur