je ; car si l’on se fût aperçu de votre ruse, l’on vous eût fusillé sur-le-champ.
— Bah ! me répondit-il en devenant, de blême qu’il était, livide, il faut savoir risquer. Du reste, nous n’avons que peu à nous plaindre des voleurs ; ils ont été fort polis. N’est-ce pas, Jesusita ?
La jeune femme, ainsi interpellée par son mari, releva la tête, et le considérant avec des yeux brillants, lui répondit, d’une voix sèche et méprisante :
— Vous êtes un lâche, señor.
— Allons donc, vous êtes en délire ! s’écria le sénateur surpris au-delà de toute expression.
Puis, après un moment de silence, il reprit, en regardant à son tour sa femme avec fureur :
— Est-ce que…, Jesusita… vous auriez à vous plaindre de ces voleurs ?
À cette question, Jesusita ne répondit que par un regard de souverain mépris.
— Caramba, señor, me hâtai-je de dire, madame a bien le droit d’être indignée, on l’a violemment forcée de se mettre boca a bajo… Du reste, j’ai eu l’honneur d’être plus spécialement que vous son compagnon d’infortune, car je suis resté tout le temps à ses côtés…
— Alors, c’est qu’elle est encore sous l’empire de la peur, me répondit don Andres, son caractère est