Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec d’énormes éperons mexicains qu’il portait attachés à une belle paire de bottines en cuir de Cordoue, il s’en alla rejoindre sa cuadrilla.

— Ma chère Jesusita, s’écria le sénateur lorsque le bruit du galop du cheval que montait le saltéador s’éteignit dans le lointain, vous avez été sublime d’audace et d’à-propos… votre histoire du couvent surtout m’a semblé merveilleusement trouvée…

— Ce n’est point une histoire, señor, ou du moins si c’en est une elle se réalisera.

— Bon ! voilà la peur qui vous reprend et vous fait encore déraisonner ! répondit le sénateur. Puis, m’adressant la parole, le seigneur Moratin ajouta : Que pensez-vous, señor, du procédé de ce brigand mexicain, qui abandonne un magnifique diamant de grand prix pour une bague en cheveux de nulle valeur ? Est-ce galant ? Est-ce caballero ? Est-ce mexicain ?

Pendant que le sénateur s’extasiait sur la magnanimité de ces misérables salteadores, la diligence s’arrêta : nous venions d’arriver à Huamantla.

Camote, après être descendu, non sans peine, de son siége, car sa blessure s’était rouverte, vint nous présenter ses adieux :

— Je regrette beaucoup que nous n’ayez point été dévalisés par des gens de Huamantla, nous dit-il, cela