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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/105

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vous eût épargné bien du temps et de l’ennui. Il n’y a pas, voyez-vous, une plus détestable race, dans les arts, que celle des amateurs.

Le soir de cette même journée nous arrivâmes sans encombre à Perote, où le cocher que nous avait procuré Camote nous quitta. À Perote, le maître de l’hôtel, qui se trouva heureusement être un Français de ma connaissance, me prêta une quinzaine de piastres pour achever mon voyage.

— Dites-moi, monsieur Paul, me demanda-t-il le soir en m’accompagnant jusqu’à ma chambre, quelle est donc cette histoire de… violence arrivée à une de vos voyageuses ?

— C’est une absurdité ; il ne s’est rien passé de semblable.

— Pourtant la grosse femme pleure comme une Magdeleine et demande un confesseur.

— Comment, la grosse femme ?

— Eh bien oui, cette grosse vilaine Lucinda ; elle prétend qu’elle a été… emmenée par vos voleurs.

— Oh ! quant à cela, c’est malheureusement vrai, répondis-je gravement.

— Ah ! bah ! pas possible !… Quels réprouvés que ces saltéadores !

— C’est le mot. Bonne nuit.

Pendant les deux jours que dura encore notre