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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/11

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ver chaque fois que le monte[1] m’a favorisé. Depuis cinq ans je leur fais la même réponse que voici : Je suis, messieurs, trop caballero et trop homme d’honneur pour favoriser quelques-uns d’entre vous au détriment des autres, lorsque vous vous êtes tous également bien conduits à mon égard ; d’un autre côté je vous estime trop pour vous offrir des à-comptes, vous méritez mieux que cela, messieurs ; au plaisir de vous revoir. Voici, don Pablo, ajouta le petit officier, ma façon de procéder avec mes créanciers ; appliquez-la pour votre compte aux visites qui vous restent à faire et venez vous promener avec moi.

Ce conseil qui flattait ma paresse et mettait un terme à mes irrésolutions, me parut, je l’avoue, assez raisonnable, et je réfléchissais si je devais le prendre au sérieux, lorsque Salazar me dit :

— Si vous me consacrez cette soirée, je vous mènerai faire une partie de loteria (loto) avec les plus charmants et aimables caballeros du monde.

— Comment ! une partie de loteria !

— Eh bien, oui. Qu’y a-t-il là d’étonnant ! Chaque soir la jeunesse dorée de Mexico se réunit dans une maison commune, une espèce de cercle public, il est vrai, mais on ne peut mieux composé, et s’amuse,

  1. Jeu national du Mexique. — Espèce de lansquenet.