Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seulement pour tuer le temps, et tout en goûtant le charme d’une conversation spirituelle et de bon goût, à jouer quelques parties de loteria.

— C’est drôle, je n’ai jamais entendu parler de cette maison ! Je serais du reste curieux de savoir ce que vous entendez par la jeunesse dorée de Mexico.

— Je ne suis nullement étonné, cher don Pablo, que vous ignoriez l’existence de cette maison, car les étrangers n’y sont pas reçus ; et à ce propos, je vous prierai si, comme je n’en doute pas, vous agréez mon invitation, de ne point m’adresser la parole en français, lorsque nous serons arrivés. Le vent est à la guerre, comme vous le savez, et je ne voudrais pour rien au monde que l’on reconnût en vous un Français. Vous parlez espagnol beaucoup mieux qu’un Mexicain et aussi mal qu’un Andalou, votre rôle vous sera facile. Quant à la jeunesse dorée que vous allez voir, elle se compose d’officiers en non-activité, de contrebandiers honnêtes, et de gens qui n’ont pour toute profession qu’une foi obstinée dans l’avenir, un bon cheval et des armes toujours fort bien entretenues : les négociants n’y viennent jamais, En un mot l’ensemble de cette société est on ne peut plus satisfaisant.

Cette réponse du petit officier mit un terme à mes irrésolutions.

Puisqu’il y a encore quelque chose à voir à Mexico