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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/114

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crédit ni d’un achat et devait être toute une histoire. De dessous ce pantalon on voyait, à partir des genoux, une magnifique paire de botas vaqueras admirablement brodées en or et en argent, qui eussent fait naître l’idée d’un crime dans la cervelle d’un techuguino ou dandy pour s’en rendre possesseur. Ces botas vaqueras, qui impliquaient avec elles l’idée d’un cheval, retombaient cependant sur une mauvaise paire de souliers déchirés et tout à fait dénués d’éperons. La bota vaquera de la jambe gauche était maintenue par une jarretière de soie terminée en frange d’or ; celle de la jambe droite, dans laquelle les Mexicains passent leur poignard, afin de l’avoir toujours à portée pour se délivrer d’un lazo[1] ennemi, était nouée avec un morceau de ficelle de pita ou fil d’aloès, et retenait un assez vilain couteau de cuisine. Du reste, quoique l’accoutrement de ce voyageur donnât champ aux conjectures, son visage était plus extraordinaire encore et devait appeler bien autrement l’at-

  1. Le lazo, d’où vient le verbe mexicain lazar est une longue courroie, ou corde, lourde et flexible, terminée par un nœud coulant, au moyen de laquelle les Mexicains attrapent, avec une grande adresse, les chevaux sauvages à la course. Le lazo sert également d’arme offensive. Beaucoup de cavaliers espagnols ont perdu la vie, par le lazo, dans les guerres de l’indépendance.