Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous ne nous servirons que de vos cartes… seulement, je les taillerai…

— Vous êtes un caballero plein de savoir vivre et du meilleur accommodement ! répondit le cavalier, qui, mettant aussitôt pied à terre, non seulement retira de son chapeau le jeu de cartes annoncé, mais en trouva encore deux autres dans les fontes de ses pistolets.

Les deux amis de fraîche date s’assirent alors à l’ombre d’un rocher, et la partie des trois onces contre le cheval et son harnachement commença.

Cinq minutes après, le petit Mexicain chétif, se levant, dit à son compagnon :

— Compadre, vous avez perdu, et le cheval m’appartient !

— Ne me donnerez-vous pas ma revanche ?

— Comment donc ! mais ce que vous me demandez là est de toute justice. Que voulez-vous jouer ? Cette demande, si naturelle, sembla cependant embarrasser beaucoup celui à qui elle était adressée.

— Ah, diable ! dit-il, c’est que je n’ai sur moi, pour toute fortune, que trois paquets de cartes, une douzaine de cigares et un vieux chapelet…

— Pauvre compadre, dit le gagnant d’un air de profonde sympathie, soyez assuré qu’à mon tour je compatis bien sincèrement à votre malheur. Nous