Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que je ne connais pas, pensais-je, mieux vaut y consacrer ma dernière soirée que de me donner beaucoup de mal pour n’arriver à faire que des mécontents ; et puis, du reste, n’est-ce pas un devoir pour le voyageur de laisser toute considération de côté, dès qu’il s’agit d’une étude de mœurs ?

— Vous êtes décidé, n’est-ce pas ? me demanda Salazar.

— Je suis à vos ordres.

— Très-bien. Voilà qui est parlé ! C’est à quelques pas d’ici. Venez.

Au coin de la rue de los Plateros, qui forme un des quatre angles droits de la place de la Cathédrale, mon ami Jose Salazar s’arrêta.

— Nous voici arrivés, me dit-il, surtout n’oubliez point ma recommandation de ne pas parler français.

— N’ayez aucune crainte.

— Ah ! à propos, me demanda Salazar lorsque nous fûmes au milieu de l’escalier, j’espère que vous avez de l’argent sur vous ?

— Une dizaine de piastres.

— C’est plus que suffisant.

— Entrons.

Jose Salazar donna un coup de pied dans une grande porte verte matelassée, qui tourna sans bruit sur ses gonds, et nous nous trouvâmes dans ce club si vanté où se réunissait la jeunesse dorée de Mexico.