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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/142

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— C’est un remercîment que je dois au señor Tecualtiche, répondit Lola ; mais il semble, caballeros, que vous avez quitté ce soir de bien meilleure heure que de coutume notre digne et révérend curé don Ignacio *** ?

— C’est vrai, señorita ; mais nous avions chacun un motif : le Tecualtiche avait honte de gagner trop souvent, et moi je me sentais un peu malade.

— Malade ? dit Lola avec plus de politesse que d’intérêt.

— Oh ! rien du tout, une simple indisposition produite par une imprudence. J’ai pris tantôt, pendant la grande chaleur et quelques instants avant de faire ma sieste, cinq à six glaces, et cela m’a gelé l’estomac.

— Comment ! des glaces ?

— Si, señorita, et d’excellentes.

— Mais, don Pedro ! il n’y a jamais eu de glace à Cosala.

— C’est vrai, señorita ; mais il y a de la glace à Chihuahua et des maîtres d’hôtel expérimentés à Mexico.

— Eh bien !

— Eh bien ! rien n’est plus facile que de faire apporter de Chihuahua de la glace entourée de sel, recouverte de paille et renfermée dans d’épaisses caisses