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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/141

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cependant sentir dans sa voix ; la première, elle rompit le silence :

— Asseyez-vous donc, señores, je vous prie, dit-elle. Puis ramenant, par un geste de suprême coquetterie, ses cheveux sur ses épaules, elle ajouta : Je vous demande pardon de vous recevoir ainsi ; mais je vous avouerai que j’étais loin de m’attendre, il y a un instant, à l’honneur de votre visite.

Cota et le Tecualtiche prirent chacun une chaise basse à bascule, meuble fort usité dans les pays chauds ; puis le premier s’assit à la gauche et le second à la droite du hamac.

— Señorita, dit Cota, dont la voix mélodieuse mais ferme était en contradiction avec la pâleur que l’émotion avait laissée sur son visage, je sortais de chez le curé don Ignacio *** avec la ferme intention de rentrer immédiatement chez moi, lorsque le Tecualtiche, en passant devant votre porte, a eu l’heureuse idée de me proposer de vous rendre nos devoirs. Comme un égoïste et un poltron, permettez-moi de jouir de cette indiscrétion et d’en laisser la responsabilité à mon digne et excellent ami le Tecualtiche.

Le Tecualtiche, eu entendant prononcer son nom, releva la tête et fixa d’un ardent regard son rival : « Hay ! Jésus ! murmura-t-il, je parie qu’il vient de lui dire qu’il l’aime. Je ne savais plus qu’il était ici,