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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/15

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Mon ami Salazar était évidemment un fidèle habitué de cette charmante réunion.

— J’espère, don Pablo, que je ne vous avais pas trompé en vous vantant notre cercle, me dit-il avec un certain orgueil.

— Loin de là, et ce que je vois dépasse mon attente.

— Voulez-vous que nous entrions dans la partie de loto qui va commencer ? C’est la dernière et la plus intéressante de la soirée ; — la mise est d’une piastre.

— Volontiers.

— Garçon ! deux cartons, s’écria aussitôt Salazar ; et lorsque le garçon nous les eut apportés : C’est deux piastres que vous devez, me dit l’officier en me faisant un gracieux salut.

En cet instant une certaine agitation se manifesta parmi les groupes de joueurs ; les uns ôtaient la toquille de perle ou de galon qui entourait leurs chapeaux, d’autres sortaient de leurs poches des foulards soigneusement enveloppés dans du papier de soie ; quelques-uns enfin détachaient la faja ou ceinture de crêpe de Chine qui leur serrait la taille : je remarquai même un grand gaillard, à la rude figure bronzée par le soleil des chemins, et ombragée par une formidable moustache tombante, qui retira de ses pieds une paire de bottines toutes neuves, en cuir de Cordoue, tout en