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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/16

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la remplaçant par une vieille paire de savates qu’il alla chercher, sous un mouchoir de coton tout usé, au fond du chapeau.

— Est-ce que l’on s’habille pour un bal ? demandai-je à mon ami Salazar, qui semblait absorbé dans la contemplation de son carton.

— Non, don Pablo, me dit-il, mais ces braves gens n’ont point de quoi fournir leur mise à cette dernière partie, et ils se livrent entre eux à de loyales transactions, afin de pouvoir ensuite tenter le sort. Si vous désirez acheter un chapeau ou une toquille, je vous conseille de profiler de cette occasion ; vous êtes certain de faire un bon marché.

— Merci, je n’ai besoin de rien : je pars demain pour Vera-Cruz.

— Ah ! vous partez demain pour Vera-Cruz, répéta Salazar étonné, c’est donc cela que vous aviez tant de visites à faire ! Puis après un moment de réflexion il reprit : — Mais si vous partez demain matin, vous devez avoir sur vous votre argent de voyage. C’est imprudent !

— Rassurez-vous, je n’ai, je vous le répète, qu’une dizaine de piastres dans mes poches ; j’ai laissé à l’hôtel, dans mon sac de nuit, l’argent destiné à mes frais de route.