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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/17

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— Ah ! vous me rassurez !… Mais silence, voici que l’on va appeler les numéros.

En effet, le bruit cessa aussitôt. Chacun s’assit, et une voix nasillarde, sortant de la dernière pièce, commença à crier les numéros. Chaque numéro était répété trois fois afin d’éviter toute erreur.

L’appel durait depuis à peu près vingt minutes, quand une voix sonore prononça au milieu du silence le mot redouté de Loteria ! — Quine !

— Quel est le gagnant ? demanda-t-on de tous côtés.

— C’est moi, messieurs, répondit le grand gaillard que j’avais vu remplacer ses bottines de cavalier par de vieilles savates. C’est moi ! et cela ne pouvait manquer d’arriver ; car chaque fois que la fortune me réduit à jouer mes bottines, elle me prend alors en pitié et me rend ses bonnes grâces ; c’est la troisième fois que je gagne dans de semblables circonstances.

On apporta aussitôt à l’heureux joueur le produit de son quine, soit le prélèvement fait des frais du cercle, sept à huit cents francs ; mais il refusa de les prendre.

— Donnez-moi un simple reçu, dit-il au maître de rétablissement et gardez votre argent. Demain je viendrai le vérifier à loisir. La dernière fois, dans un