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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/178

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Cota une différence de cinq cent mille francs. Quant à moi, je tremble encore d’émotion. On ne voudra jamais croire à la véracité de cette histoire quand je la raconterai rue des Bourdonnais.

Après avoir échangé ces quelques paroles avec M. Alexandre, mon premier soin fut de chercher du regard les deux rivaux. Les conséquences de leur singulier duel avaient été aussi rapides que le duel lui-même, car je vis Lola suspendue au bras de Tecualtiche, qui la considérait avec des yeux brillants de passion, et approchait ses grosses lèvres de sa petite et délicate oreille pour lui parler à voix basse. Lola lui souriait doucement. Du côté opposé de la salle, Cota pérorait au milieu d’un groupe de mineurs ; il leur racontait comme quoi il était le plus malheureux des hommes, grâce à un coquin de domestique qu’il avait à son service, et dont il rétribuait grassement la paresse à la raison d’une once et demie d’or par mois, ce qui n’empêchait pas ce susdit coquin de le voler indignement sur les achats de chocolat, de viande sèche et de chandelle. Du reste, de la partie qu’il venait de perdre, pas un mot. Cette réserve, imitée par tous les spectateurs, ne fut point suivie par le Tecualtiche, car l’on entendit bientôt sa forte voix couvrir les conversations particulières.