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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/184

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d’eau-de-vie, rien ne manquait à cette magnifique journée improvisée en quelques heures.

Le curé Ignacio ***, auquel le Tecualtiche avait promis la veille au soir, dans un moment d’exaltation, deux cents piastres pour sa bénédiction du lendemain, s’était également associé à la joie publique en faisant mettre toutes les cloches de son église en branle ; en un mot, c’était une fête splendide et complète comme, de mémoire de lepero, on n’en avait encore vu dans le triste real de Cosala. Dès dix heures, et grâce au concours presque gratuit de cinq cents ouvriers mineurs et indiens, une forte palissade entourait la place d’une ceinture de lianes et de palmiers. C’était l’arène pour le combat de taureaux.

À dix heures et demie, dix mille personnes (c’est-à-dire la ville entière), bravant l’abominable ardeur du soleil, s’entassaient pêle-mêle dans l’étroit espace laissé libre entre les barrières et les maisons, et la course de taureaux commençait.

Plus de cent rancheros, fort débraillés dans leur toilette, mais en compensation montés la plupart sur de superbes chevaux, caracolaient en amateurs dans l’arène, provoquant par leurs gestes et leurs cris les six taureaux sauvages qui s’y trouvaient réunis.

Comme on doit le penser, je n’avais point manqué de me rendre à la fête. J’étais appuyé contre une des