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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/187

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tude, ou doué d’un tempérament très-pacifique, prenne la fuite devant le cavalier. Le Mexicain se lance aussitôt à sa poursuite, puis le saisissant de sa main droite par la queue, se lève sur ses étriers, et, par un mouvement combiné du genou, de la main et du cheval, jette violemment par terre, le taureau sur le dos. Cette chute, lorsque la cola réussit bien, est si violente et si rapide, qu’on croirait que l’animal tombe renversé par un boulet.

Lazar est tout bonnement se servir du lazo.

Parmi les six taureaux renfermés dans l’arène, deux surtout attiraient l’attention de la foule. Le premier, brave et sournois, c’est-à-dire appartenant à la plus dangereuse espèce, avait une robe d’un blanc sale, tachetée de plaques couleur lie de vin. Son regard oblique, son sabot, qui grattait continuellement la terre, et par-dessus tout ses élans imprévus et raisonnés, si l’on peut s’exprimer ainsi, l’avaient, dès le commencement de la corrida, signalé aux amateurs comme un ennemi redoutable ; et ce diagnostic s’était parfaitement justifié, car il avait en ce moment blessé légèrement quatre chevaux. Le second taureau faisait contraste avec le premier. Sa robe, d’un noir magnifique, aux reflets bleus, brillait au soleil. Impétueux comme un lion et agile comme une panthère, il s’était dès l’ouverture des courses