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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/186

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même, un généreux propriétaire permet de mettre à mort l’animal qu’il fournit, mais cet exemple est peu commun.

L’habitude est ordinairement de ne point tuer le taureau et de jouer seulement avec lui, c’est-à-dire de le capotear, colear ou lazar. Du reste, le danger n’en est pas moindre pour les cavaliers et les chevaux, et l’on a souvent vu de ces courses devenir très-meurtrières. Capotear, c’est agacer le taureau au moyen d’un zarape ou d’un manteau ; puis, au moment où l’animal furieux se lance sur vous, à éviter son terrible choc en faisant exécuter au cheval une volte-face prompte et habile. On ne peut se faire une idée de la prodigieuse dextérité que les Mexicains déploient dans ces jeux violents ; et pour peu que le cavalier qui capotea, — car capotear est un verbe, — tienne à ne pas être honteusement conspué, bafoué, sifflé, il ne doit exécuter sa volte-face que quand les cornes de son brutal ennemi ne sont plus éloignées qu’à une distance de quelques pouces des flancs de son cheval. Un bon capoteador aime à sentir, avant d’opérer sa passe, la corne du taureau toucher sa calzonera. Colear forme un amusement sans danger, mais qui exige en retour une extrême habileté de la part de l’amateur. Pour colear un taureau, il faut que l’animal, effrayé par les cris de la multi-