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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/194

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quera droite un fort couteau de cuisine qu’elle contenait, il le plongea, d’un seul coup, jusqu’au manche, dans le crâne du taureau, qui tomba roide mort. Quant au lepero, d’un bond adroitement exécuté, il se retrouva sain et sauf sur ses jambes. Ce dénoûment s’étant passé à quelques pas seulement de l’endroit où je me trouvais, je pus enfin distinguer la figure de l’audacieux dompteur du taureau… Qu’on juge quel fut mon étonnement en reconnaissant Jose, le fidèle domestique de Cota !

La mort du vaillant taureau noir termina la corrida ; seulement comme le sang avait coulé dans ces bienheureuses courses, la population de Cosala était en proie à une gaîté effrayante. À tous les coins de rue on jouait du couteau ; c’était une ivresse universelle, un bonheur complet !

Ayant aperçu dans la foule l’intéressant Jose, j’allai droit à lui.

— Qu’as-tu donc, Jose ? lui demandai-je en remarquant sur son visage une vague expression de tristesse.

— Que voulez-vous, señor, me répondit-il, quand on n’a point de chance, rien ne vous réussit !

— Mais il me semble, cependant, que tu n’as pas