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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/196

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un coq vivant, dont les deux pattes étaient liées ensemble, à vous l’honneur de commencer.

— Je n’en ferai rien, avec votre permission, répondit Jose respectueusement, je ne suis qu’un domestique, et je dois céder, le pas à votre seigneurie.

— Comment ! vous êtes domestique, vous, le héros des courses de ce matin ?

— Hélas ! simple domestique, au service du señor Cota.

— Tiens, c’est vrai ! je le reconnais à présent, et me rappelle avoir entendu raconter ton histoire. Elle est assez originale, mais une seule chose m’étonne : c’est qu’après avoir perdu ton cheval et ta liberté contre Cota, tu n’aies point songé, puisque vous étiez dans un lieu écarté, à te délivrer de lui par un coup de couteau.

— Votre seigneurie me fait injure, s’écria Jose, ça a été au contraire ma première pensée… Mais, hélas ! c’eût été manquer à l’honneur… Les dettes de jeu sont sa crées.

— C’est vrai, tu as raison, ces sentiments font ton éloge, et je serai charmé, lorsque tu auras fini ton temps de domesticité, de me lier d’amitié avec toi. En attendant prends toujours ce coq, et ouvre toi-même la Corrida de los Gallos ; ta belle conduite de ce matin mérite bien cet honneur.