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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/200

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dus, M. Alexandre et moi, stupéfaits d’étonnement, avais-je raison ?

— Ma foi ! s’écria mon compatriote avec admiration, ceci dépasse les bornes du possible ! Comment donc avez-vous pu perdre hier soir toute votre fortune en jouant contre le Tecualtiche ?

Cota resta quelque temps sans répondre.

— Pour juger les actions d’un homme, il faudrait être dans son cœur, dit-il enfin. Telle personne montre parfois plus de caractère et de vraie grandeur en supportant stoïquement une injure qu’en la lavant dans le sang. Il faut quelquefois aussi déployer plus d’habileté pour perdre avec certitude que pour gagner par hasard.

— Comment ! est-ce que…

— L’homme sage ne doit s’entretenir du passé qu’avec sa conscience, dit Cota en interrompant M. Alexandre, ce qui est fait est fait. Soyons sages, et revenons au présent. Combien vendez-vous vos cartes.

— Une piastre le paquet, répondit effrontément mon compatriote en pensant à la rue des Bourdonnais.

— Ce n’est pas assez, dit Cota.

— Comment ! ce n’est pas assez ?